mercredi 24 mai 2017

ŒDÈME DE QUINCKE CHEZ LE CHIEN



ŒDÈME DE QUINCKE :                cas chez dr hacene

D'un point de vue scientifique, il s'agit d'une réaction anaphylactique (hypersensibilité de type 1), autrement dit une allergie aiguë qui se produit lorsque le chien a déjà été exposé une fois à l'allergène (aliment, médicament, vaccin, piqure d'insecte, pollen…), et a fabriqué un excès d'anticorps contre cet allergène (à savoir une substance qui intervient normalement dans la défense de l'organisme, mais qui va provoquer, dans le cas présent, une réaction disproportionnée). Tout se passe comme si l'organisme utilisait un missile pour détruire un moustique : des cellules de défense comme les mastocytes (photo de droite) et les polynucléaires basophiles vont se précipiter sur l'allergène, et libérer en grande quantité des médiateurs de l'inflammation, notamment l'histamine. Celle-ci va provoquer une dilatation des vaisseaux sanguins, entraînant rougeur et œdème de la peau, et la libération d'acide chlorhydrique dans l'estomac, d'où parfois des vomissements. Chez l'Homme (et chez le chat), la libération d'histamine entraîne aussi une contraction des bronches (asthme), mais des particularités anatomiques font qu'il n'existe pas de crise d'asthme chez le chien.
En général, on n'identifie pas l'origine de l'œdème de Quincke chez un chien : il peut s'agir d'une piqure d'abeille ; on observe, exceptionnellement, des œdèmes de la face quelques minutes après un vaccin… Malgré tout, le fait que la quasi totalité des cas nous soit présentée en mars-avril, suggère que ce sont des pollens qui sont à l'origine du problème.
Pour l'anecdote, l'appellation "œdème de Quincke" est due au Dr Heinrich Quincke (photo ci-dessus), médecin de Francfort qui fut le premier à décrire l'angiœdème qui porte son nom.

À QUOI çA RESSEMBLE ?
Classiquement, le propriétaire du chien nous téléphone en nous disant : "mon chien gonfle !" Dans les minutes qui suivent, nous voyons arriver une créature qui tient plus de l'hippopotame que du chien : le visage (lèvres, nez, oreilles…) est très enflé, de façon symétrique, au point que les yeux sont parfois réduits à deux petites fentes. D'autres parties du corps peuvent également gonfler, et l'on observe aussi parfois des plaques aux poils hérissés, sur l'ensemble du corps (notamment chez les boxers). Tout cela démange dans la plupart des cas, et le chien se frotte ou se gratte donc la face en gémissant. En revanche, les parties enflées ne sont pas du tout douloureuse, notamment quand on appuie dessus. Des vomissements ne sont pas rares.
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Points forts :
. On peut voir des œdèmes de Quincke tout au long de l'année, mais la grande majorité des cas se rencontre entre fin février et avril.
. Cela se traduit par un gonflement très soudain de la face, symétrique, non douloureux. (À ne pas confondre avec un abcès de la face, un contact avec des chenilles processionnaires de pin…) Plus rarement, on observe une éruption de "boutons" sur tout le corps, de fortes démangeaisons, quelques vomissements…
. Certains chiens ne font qu'un seul œdème de Quincke dans toute leur vie, d'autres en font un ou plusieurs chaque année.
. L'œdème disparaît rapidement après une injection de corticoïde et/ou d'antihistaminique.
En fin d'hiver, ou au tout début du printemps (ce qui, somme toute, est un peu la même chose), vous aurez peut-être un jour la surprise de voir arriver votre chien avec le visage extrèmement enflé et déformé, lui donnant un look surprenant d'hippopotame : il s'agit probablement d'un urticaire facial, ou œdème de Quincke.

C'EST QUOI, UN ŒDÈME DE QUINCKE ?
D'un point de vue scientifique, il s'agit d'une réaction anaphylactique (hypersensibilité de type 1), autrement dit une allergie aiguë qui se produit lorsque le chien a déjà été exposé une fois à l'allergène (aliment, médicament, vaccin, piqure d'insecte, pollen…), et a fabriqué un excès d'anticorps contre cet allergène (à savoir une substance qui intervient normalement dans la défense de l'organisme, mais qui va provoquer, dans le cas présent, une réaction disproportionnée). Tout se passe comme si l'organisme utilisait un missile pour détruire un moustique : des cellules de défense comme les mastocytes (photo de droite) et les polynucléaires basophiles vont se précipiter sur l'allergène, et libérer en grande quantité des médiateurs de l'inflammation, notamment l'histamine. Celle-ci va provoquer une dilatation des vaisseaux sanguins, entraînant rougeur et œdème de la peau, et la libération d'acide chlorhydrique dans l'estomac, d'où parfois des vomissements. Chez l'Homme (et chez le chat), la libération d'histamine entraîne aussi une contraction des bronches (asthme), mais des particularités anatomiques font qu'il n'existe pas de crise d'asthme chez le chien.
En général, on n'identifie pas l'origine de l'œdème de Quincke chez un chien : il peut s'agir d'une piqure d'abeille ; on observe, exceptionnellement, des œdèmes de la face quelques minutes après un vaccin… Malgré tout, le fait que la quasi totalité des cas nous soit présentée en mars-avril, suggère que ce sont des pollens qui sont à l'origine du problème.
Pour l'anecdote, l'appellation "œdème de Quincke" est due au Dr Heinrich Quincke (photo ci-dessus), médecin de Francfort qui fut le premier à décrire l'angiœdème qui porte son nom.


À QUOI çA RESSEMBLE ?
Classiquement, le propriétaire du chien nous téléphone en nous disant : "mon chien gonfle !" Dans les minutes qui suivent, nous voyons arriver une créature qui tient plus de l'hippopotame que du chien : le visage (lèvres, nez, oreilles…) est très enflé, de façon symétrique, au point que les yeux sont parfois réduits à deux petites fentes. D'autres parties du corps peuvent également gonfler, et l'on observe aussi parfois des plaques aux poils hérissés, sur l'ensemble du corps (notamment chez les boxers). Tout cela démange dans la plupart des cas, et le chien se frotte ou se gratte donc la face en gémissant. En revanche, les parties enflées ne sont pas du tout douloureuse, notamment quand on appuie dessus. Des vomissements ne sont pas rares.
Photo de gauche : Frostiz, boxer de 2,5 ans, vu deux ans de suite à la même date - à une semaine près - fin février-début mars, pour œdème facial. Photo de droite : œdème de la face très important chez Vodka, qui l'empêche quasiment d'ouvrir les yeux. Une éruption de boutons est aussi visible sur le crâne et sur l'épaule droite de la chienne (photo ci-dessous à gauche). Chaque année, Vodka fait deux ou trois œdèmes de Quincke entre mars et avril.
À droite de Vodka, Lyorca, Cane Corso de cinq mois : la face est enflée (babines, paupières…), mais contrairement aux exemples précédents, l'allergie se manifeste surtout chez Lyorca par des plaques sur le corps (photos ci-dessous).
Plaques très épaisses et de grande taille le long des membres (photo de gauche), et sur les épaules et les flancs de Lyorca (photo de droite).
Autre exemple d'une présentation un peu moins habituelle chez Easy, cinq mois : la face est modérément enflée, mais l'allergie se manifeste surtout sous forme de plaques sur la nuque, et de "boutons" qui soulèvent le poil un peu partout sur le corps. Par ailleurs, la crise a eu lieu début août.
Comme nous le verrons plus loin, l'œdème de Quincke est généralement bénin, en
dehors de rares cas où le chien peut avoir du mal à respirer. En revanche, il est essentiel de le distinguer d'autres affections, qui peuvent être beaucoup plus sérieuses : essentiellement les abcès de la face, par exemple les abcès dentaires ou les abcès sur morsure. Dans le cas d'un abcès, la zône enflée est limitée à un endroit précis (une joue, une oreille…), elle n'est pas symétrique, et elle est douloureuse, notamment quand on appuie dessus. Elle n'apparaît pas en quelques minutes pour disparaître spontanément quelques heures plus tard, mais persiste, s'accompagne après quelques jours d'une atteinte de l'état général (abattement, baisse d'appétit, fièvre), et finit par se percer et suppurer. Il ne s'agit donc pas de laisser évoluer un abcès sans traitement, en pensant qu'il s'agit d'une réaction allergique bénigne.
Un contact avec les chenilles processionnaires de pins peut également provoquer une "enflure" de la face comparable à un œdème de Quincke, d'autant que la saison est à peu près la même (février pour les chenilles, mars pour l'urticaire). Cependant, l'état de la langue n'est pas du tout le même !
Un problème circulatoire (dû à de gros ganglions, à une insuffisance cardiaque…), peut aussi faire gonfler la face, mais les circonstances d'apparition ne sont généralement pas les mêmes.
Autre cas de "chien qui gonfle" sans être un œdème de Quincke : la torsion d'estomac ! mais là, de n'est pas le visage qui gonfle, c'est le ventre, tendu comme un ballon, et le chien est très mal.

CHEZ LE CHAT AUSSI !
C'est beaucoup moins fréquent et généralement moins spectaculaire que chez le chien, mais ça existe : la preuve avec Elliot, jeune chat que ses propriétaires ont vu rentrer de l'extérieur avec la face enflée, notamment les joues et le menton. (Photos ci-dessous). Le signe du godet était positif, c'est à dire que quand on appuyait sur une partie enflée, l'empreinte du doigt persistait une fois le doigt retiré (ce qui est caractéristique de l'œdème).
Plus encore que chez le chien, la différence doit être faite avec unabcès, beaucoup plus fréquent sur la face d'un chat qu'un œdème de Quincke ! l'abcès est asymétrique, (souvent sur une joue), très douloureux à la pression, gonfle au lieu de disparaître en quelques heures, et finit par se percer en libérant un flot de pus.
Œdème de la face, notamment des joues et du menton, chez Elliot, un an et demi.

ET C'EST GRAVE, DOCTEUR ?
En théorie, ça peut être grave : si l'œdème intéresse le fond de la gorge, il peut entraîner une obstruction des voies respiratoires, et le chien risque de mourir étouffé. Dans la pratique, il ne nous est pas souvent arrivé (peut-être jamais ?) de voir un chien en détresse respiratoire à cause d'un œdème de Quincke. Le prinicpal inconvénient pour le chien, dans l'immense majorité des cas, est l'inconfort dû à cette situation. Il est donc conseillé de nous montrer le chien rapidement, au moins pour le soulager, et pour éviter (même si c'est très rare), qu'il se trouve en danger à cause de difficultés respiratoires. (Photo de gauche : Viking, boxer de huit ans, présenté plusieurs fois entre les mois de mars et avril pour des œdèmes de Quincke).

ALORS, QUE FAIRE ?
Nous présenter le chien rapidement : nous lui ferons des injections (corticoïdes en intra-veineuse, anti-histaminiques…), et l'animal commencera à dégonfler en quelques minutes.
Une fois le chien dégonflé, à quoi peut-on s'attendre pour la suite ? Eh bien… on peut s'attendre à tout ! la plupart des chiens ne feront plus d'autre œdème de Quincke pendant tout le reste de leur vie. Quelques-uns en referont un l'année suivante, et ce sera fini. Quelques originaux, enfin, en feront un ou plusieurs par an, tous les ans ! pour ces derniers, il sera intéressant que le propriétaire dispose de quelques anti-histaminiques en stock dans ses tiroirs, en prévision du prochain épisode !

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